Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/235

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De-ci de-là, pourtant, quelque bande d’oiseaux sauvages s’évadaient parmi les ramures. C’était généralement un mélange disparate de sansonnets, de rouges-gorges, de verdiers, de ramiers, de geais, de pies, de merles, de faisans, de bouvreuils. On ne les apercevait que de loin : leurs vigilances, si diverses, étaient coalisées. Seuls, des corbeaux et des étourneaux se montraient en hordes homogènes : encore étaient-ils le plus souvent accompagnés d’oiseaux d’autre espèce. Il semblait que ces coalitions eussent donné aux oiseaux des facultés nouvelles. Leur fuite devant la bête humaine avait une allure plus concertée, plus sagace, on pourrait dire plus intellectuelle.

— Ils ne sont pas commode à atteindre ! remarqua Meyral.

— D’autant plus que nous ne pourrions les traquer sans déceler tout de suite notre présence : nous sommes trop !

Le roulement de la charrette s’assourdissait sur la route envahie par les herbes sau-