Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/241

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Il haussa ses épaules tremblotantes et retomba dans sa torpeur. La cuisinière surveillait la cuisson du plat ; Sabine et Meyral gardaient un silence pensif ; la petite fille se plaignait par intervalle et la sylve bruissait comme une robe immense :

— C’est prêt ! fit enfin la servante.

Les cèpes répandaient une odeur appétissante. Georges posa doucement la main sur l’épaule de son vieux maître :

— Voulez-vous manger des cèpes ? fit-il.

— Pourquoi ? demanda l’autre, en regardant le jeune homme avec surprise.

— J’espère qu’ils vous soulageront.

Langre secoua la tête avec amertume :

— Soit ! grommela-t-il. Autant des cèpes qu'autre chose !

Sauf pendant la période du coma, le carnivorisme surexcitait l'énergie digestive.

On servit à Langre une large assiettée de cèpes qu’il absorba de bon appétit ; la petite fille et Césarine en mangèrent également : tous trois avalaient et mâchaient la nourri-