Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vait de salon. Leurs faces semblaient plus hagardes, leur rictus s’accentuait ; il leur était impossible de demeurer en place : un des hommes allait de long en large près des murailles, un autre marchait autour d’une table ; la femme piétinait, avec des ressauts soudains, et leurs yeux décelaient une intolérable épouvante. De leur récit, haché, balbutié, chaotique, il ressortait qu’une troupe nombreuse avait attaqué Rougues à l’improviste. Avant que les habitants eussent pu se reconnaître, les étables et les huttes à porcs avaient été démolies, les animaux tués ou blessés à coups de hache. Attirés par le bruit et plus encore par les liens qui les rattachaient aux bêtes, les gens de Rougues s’étaient précipités dehors. On les avait accueillis par une fusillade nourrie. Les assaillants, d’abord massés autour des maisons, s’étaient rapidement égaillés : on ne les voyait plus ; leur tir seul, continu et meurtrier, indiquait leurs positions. Ceux de Rougues avaient essayé de répondre. Mais la