Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/47

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lorsqu’il avisa la petite gare de Ceinture, qu’il n’avait jamais utilisée et dont il ignorait à peu près l’existence : elle constituait un lieu d’attente excellent. Après avoir évité un groupe où retentissaient d’incohérentes palabres, Georges gagna la salle d’entrée. Elle était vide, ce qui le désappointa. Il examina fiévreusement le sol poudreux, un vieil homme penché devant le guichet, un cadran pneumatique qui marquait onze heures et demie, et, de morne, l’endroit devint lugubre.

Une formidable impatience secoua le jeune homme.

— Un billet pour Saint-Lazare, demanda-t-il à la buraliste.

Cette femme eut un long tressaillement et timbra le billet d’une main saccadée.

— Comment tout cela va-t-il finir ? se demandait Meyral en descendant l’escalier. Mon exaltation s’aggrave. Celle des autres doit s’aggraver aussi. Ne deviendrons-nous pas tous fous ou enragés avant la fin de la nuit ?