Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/73

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C’étaient trois hommes ivres de rage, de poudre et de sang.

— Nous tenons le Président ! déclara le plus frénétique. Si vos troupes n’évacuent pas le quartier, nous le tuerons comme une hyène.

— Et moi, répondit Laveraud avec un tremblement de fureur, je vous donne cinq minutes pour évacuer le Palais.

— Prenez garde… Nous n’hésiterons pas, moi surtout…

Il tournait vers le général une face pourpre :

— Moi surtout, je n’hésiterai pas !

— Je n’ai qu’une consigne, grogna Laveraud : votre extermination !

Le révolutionnaire se retira, en vomissant des menaces. Cinq minutes plus tard, le bombardement reprenait ; et à quatre heures du matin, Laveraud entrait à l’Élysée. Le cadavre du Président gisait sur les marches du Palais, mais la Révolution était vaincue.


« Est-elle vaincue ? » se demanda Meyral avec stupeur.