Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/10

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lasse et la tête écrasée sous les avoines de sa chevelure, puis la dispute de Gualbert irrité des épithètes de Bonnin.

Navré, cessant de se débattre, il s’allongea tristement, avec l’impression d’être une pauvre haridelle dans une écurie asphyxiante. Par là même, le sommeil parut revenir sur ses paupières, parmi un entrelacs de canaux et de vergues, des fanaux lapis, rubis et soufre, un dogue énorme au galop sur des toitures d’église et des mots : tulle, marinière, osmazômes, six francs cinquante, mon bouquin…

— Mon bouquin…

C’était un mot dangereux dans la série, qui vint, revint et s’exagéra.

— Oh ! mon bouquin… Nom de Dieu !

Servaise, se jetant sur le côté gauche, respira avec force, rythmiquement. Le rythme même fit s’acharner le mot.

— Bouquin ! bouquin !

Il comprit que c’était la grande insomnie où le crâne flotte jusqu’au matin comme