Aller au contenu

Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Luce et Noël écoutaient les voix vastes. Elles accouraient, elles se ralliaient contre les tilleuls et sur les toitures comme des hordes nécromanciennes, tantôt enfantines, troubles, ébaucheuses de langage, tantôt sans accent, minéralisées, confuses, fouettantes. Éparses, elles semblaient dévorées par l’étendue, faiblement accrochées encore à quelque branche, à quelque girouette, à quelque gouttière, puis reparaissaient en troupeaux de buffles, poursuivies de trompes chasseresses, de meutes féroces aux défilés d’un val. Et une intimité profonde, une joie de bestioles à l’abri dans un creux d’arbre, circula de Luce vers Noël, par-dessus Chavailles et dont ils eurent conscience…

C’est une métairie, à un kilomètre de Chavailles, où Servaise et Luce se tiennent sur le seuil.

Le peintre esquisse la course des dindons, de petites sentes argileuses sur le quadrillage des cultures, des épées de soleil à travers un treillis, une pâture