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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/23

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de l’homme, ce mépris secret (et senti par le malade) qu’ont pour la torture ceux qui voient tous les cataclysmes de la chair. Avec un rire nerveux — et dans une seconde de répit — Noël balbutia :

— Rendre ça… dans sa saleté et sa délicatesse…, oh ! personne n’a rendu ça…

La tempête approcha, la rétraction plus intense des glandes, les crampes des cuisses. Alors, il prit la potion somnifère, coup sur coup s’en administra des cuillerées :

— Avale, pourceau !.. et si par hasard ça te calme, tu paieras plus tard le soulagement, va !

Roulé sur le sopha, les poings durs, il attendit la torpeur opiacée, il rêva la bonne mort, ses plaintes entrecoupées de phrases :

— Mon pauvre Servaise !… Tout ce qu’on f… dans les livres… les grandes souffrances morales… de la blague !… C’est ceci les grandes douleurs morales… c’est le pauvre diable qui hurle… qui a toujours peur de voir venir son mal… c’est le rein qui se