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Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/276

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frais au cou du jeune homme, elle balbutia comme une jeune mère, avec un léger dédain très doux à sa destinée de femme tremblante devant le mari.

Cependant, elle s’empressait par la chambre et faisait avaler à Noël de la potion assoupissante. Il tomba dans une demi-anesthésie supportable où voletaient quelques sentiments aimables et frêles, pause du cerveau qui fut comme un léger conte de ramuscules, de roses trémières, de sous-bois à peine ombrés d’un duvet de reverdis, avec le léger bruissement de la jeune femme omni-présente, l’ondoiement des dentelles, une voix dormeuse et assourdie comme de l’eau sur des lichens et des terreaux veloutés.

À travers cela, les alternances de la douleur, quelque éveil soudain où du feu s’allumait par la moelle du jeune homme, où des rouleaux de cailloux lui déchiquetaient les entrailles. Alors, le dégoût, la nausée, la honte d’être vu par la féminité adorable qui gravitait autour de sa carcasse :