Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/64

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enfant qui se souvient des boues et des famines :

— Il faut pourtant vivre… Ah ! ce n’est pas risible le quignon de pain à gagner en plein vent… et l’on perd des morceaux de son cœur et de son âme…

L’angoisse les frôla, la vision des chaux vives de l’enfer artistique.

Ah ! misère des juifs errants de l’hôpital, ceux qui usent leur pulpe cérébrale dans des ministères, ceux qui s’accroupissent aux brasseries, leurs redingotes pétries et repétries aux couchées furtives, l’existence des Beaudelaire, Barbey, Ledalc, la vie de tourne-meule d’un Georisse, la misère errante d’un Villiers de l’Isle-Adam, l’odyssée de Lélian, la course aux dîners de Ramoyre !

La haine de l’humanité, le mépris, le sarcasme et la colère s’amassèrent à ces ressouvenances. En Georisse, la barrière infranchissable, l’impossibilité de jamais pardonner les tombereaux d’ordures vomis