Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/84

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— Dans l’attente funèbre des semaines pendant lesquelles le sort d’un livre se décide, Servaise galopa par le monde en faux brave, acharné à cueillir le pain sec des éloges assaisonnés de vitriol, la morsure des sous-entendus, les noms des maîtres lui volant en douche sur la tête, les écrasements de la comparaison féroce, les lessives polies.

Tout parut préférable à la solitude, à l’attente, au silence, aux marches par la chambre, à la sensation de banni, d’exilé, d’enseveli qui le terrassait dès qu’il n’entendait plus le bruit des voix, dès qu’il sortait de la gesticulation des brasseries ou des murmures des salons littéraires.