Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/28

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Ces nouvelles consternèrent le peuple, et il y eut un grand deuil et de grands sacrifices. Puis, le conseil résolut de détruire la forêt de Kzour par le feu.

Malgré tous les efforts on ne put incendier que la lisière.

Alors, les prêtres, au désespoir, consacrèrent la forêt, défendirent à quiconque d’y entrer. Et deux étés s’écoulèrent.

Une nuit d’octobre, le campement endormi de la tribu Zulf, à deux portées d’arc de la forêt fatale, fut envahi par les Formes. Trois cents guerriers perdirent encore la vie.

Alors une histoire sinistre, dissolvante, mystérieuse, alla de tribu en tribu, murmurée à l’oreille, le soir, aux larges nuits astrales de la Mésopotamie. L’homme allait périr. L’autre, toujours élargi, dans les forêts, sur les plaines, indestructible, jour par jour dévorerait la race déchue. Et la confidence, craintive et noire, hantait les pauvres cerveaux, à tous durement ôtait la force de