Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/55

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Cependant Wéga tournait lentement sur le pôle, l’aube était proche, et la lassitude, pour quelques heures, endormit dans mon crâne le monde de l’esprit.

Les jours suivants, armé de l’arc, je fus constamment à la poursuite des Xipéhuz, aussi loin dans leur enceinte que la sagesse le permettait. Mais tous évitèrent mon attaque, se tenant au loin, hors de portée. Il ne fallait pas songer à se mettre en embuscade, leur mode de perception leur permettant de constater ma présence à travers les obstacles.

Vers la fin du cinquième jour, il se produisit un évènement qui, à lui seul, prouverait que les Xipéhuz sont des êtres faillibles à la fois et perfectibles comme l’homme. Ce soir-là, au crépuscule, un Xipéhuz s’approcha délibérément de moi, avec cette vitesse constamment accélérée qu’ils affectionnent pour l’attaque. Surpris, le cœur palpitant, je bandai mon arc. Lui,