Page:Rosny - Les Xipéhuz, 1888.djvu/67

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violemment opposés à mon projet et ont voulu prendre ma place. Et Loûm a dit : « Tu ne peux pas y aller, car, toi mort, tous croiraient les Xipéhuz invulnérables, et la race humaine périrait. »

Et Demja, Anakhre et beaucoup de chefs ayant prononcé les mêmes paroles, j’ai trouvé ces raisons justes et je me suis retiré.

Alors, Loûm, s’étant emparé de mon couteau à manche de corne, a passé la frontière mortelle et les Xipéhuz sont accourus. L’un d’eux, beaucoup plus rapide que les autres, allait l’atteindre, mais Loûm, plus subtil que le léopard, s’écarta, tourna le Xipéhuz, puis, d’un bond géant, rejoignit, darda la pointe aiguë.

Et les peuples immobiles virent crouler, se condenser, se pétrifier l’adversaire. Cent mille voix montèrent dans le matin bleu, et déjà Loûm revenait, franchissait la frontière, et son nom glorieux circulait à travers les armées.