Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/102

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— Je me suis levé de grand matin, fit Valgraive… Je souffrais… J’ai tort de demeurer à Paris…

— Ah ! dit-elle.

Elle parut rêveuse, avec douceur — et Daniel sentit une sorte de convergence heureuse dans leurs pensées. Elle désirait vaguement fuir quelque temps Paris, se recueillir, s’interroger dans un peu de silence. La forme si naturelle dont son mari offrait un départ ne lui inspira aucune défiance.

— Qu’est-ce qui t’empêche d’aller à la campagne ? fit-elle.

— La saison n’est pas finie… et j’ai peur d’être seul là-bas…, j’ai besoin de sentir de la famille…

— Eh bien ! nous pouvons bien sacrifier quinze jours de Paris !

— Merci ! dit-il.