Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/106

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réparer sa maladresse. Mais le sourcil froncé de Clotilde, l’atmosphère irritante qui les séparait l’un de l’autre, tout indiquait l’aggravation où les paroles et les silences sont également mauvais. Il prit la résolution de se retirer.

— À tantôt ! fit-il d’un ton contraint.

Elle restait pensive, silencieuse et redoutable, son cerveau — et surtout ses nerfs — en proie à un sournois travail. Il y avait en elle une moquerie colère, l’ennui profond d’avoir été forcée de faire ce qu’elle voulait faire spontanément, le besoin d’une vengeance sans péril pour elle, et en même temps le vertige de ce péril. Tout cela, dans l’aller et le retour de mauvais souvenirs sur la tatillonnerie de Daniel, la volonté perverse d’appeler — et de rappeler — ces