Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait un peu de vertige. Il sembla que la défaite de Cheyne fût désormais fatale. Sa jalousie s’évanouit presque entière. Il se retrouva devant le dilemme de l’autre jour, au restaurant, — ou il ne s’en fallait guère. Hugues réapparut avec le relief de la rivalité immédiate. Mais Daniel n’avait pas ici le temps d’un long soliloque de pensée. Il se trouvait pris entre les contradictoires comme une barque entre des récifs proches, aucune solution n’ayant le loisir de se développer. Dans tous les cas, les images allaient rapides, les sensations demeuraient incoordonnées — avec l’impression centrale qu’il faut, immédiatement, se décider. Mais ne s’était-il décidé avant d’arriver, mais deux minutes auparavant n’admettait-il qu’il n’eût pas parlé sans la certitude de parler aussi pour Charles,