Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/162

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passé fut vainqueur jadis. Inévitablement, il naîtra de la compassion de triomphe chez Hugues, de la pitié du conquérant pour le vaincu.

— Ah ! lâches sophismes… Et pourquoi ne souffrirait-il pas, plutôt, de n’être pas le premier à la posséder ? Pourquoi n’aurait-il pas cette sensation irrémédiable, si triste, si lourde, d’arriver trop tard pour posséder la première, l’infiniment suave fleur d’amour de la Vierge ?

Mais qu’Hugues souffrît ou triomphât, qu’il versât des larmes d’angoisse ou demeurât dans l’extase, il sembla trop au pauvre homme que tout était mal, tout contre nature, tout féroce, ignoble et lâche. Il n’y tint pas, il lui devint insupportable de voir ensemble Hugues et Clotilde !

— Viens, Charles !