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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/186

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— C’est fini !

Et tout ce qu’il avait souffert à l’état d’hypothèse, il le souffrit à l’état de fait. Peut-être ses souffrances ne furent point plus vives qu’à tel moment d’appréhension, peut-être son cœur ne fut-il plus rapide et plus lourd, mais il eut le positif de la souffrance, l’amère agonie de toute espérance. Désormais, plus de doute. Les êtres qu’il aimait seraient l’un à l’autre par mutuelle volonté, les paroles de leur union auraient la suavité de l’accord amoureux…

Il se sentit tué par eux, il fut semblable à celui qui succombe par le poison, qui trépasse dans l’atmosphère de ses empoisonneurs, écoute leurs paroles faussement amies. L’univers parut clos, toute la création usée, vaine, épouvantablement vieillie. Il s’affaissa, il fut