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Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/194

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singulière synthèse, ceux-là, d’une âme pourtant fine, pourtant haute, choisissante ! Côte à côte d’œuvres humaines ou suaves ou magnifiques, quels cuistres, quels gros récitateurs naïfs, quels lourds concepts de brutes et de moralistes imbéciles :

— Tous pourtant sont bien de mon âme… Molécules de mon être qui ne s’effaceront qu’aux dernières heures…, briques ou moellons qui sont entrés dans l’édification de ce sens intime, esclave et multiple…

Il prit un de ces fragments de son être. Récit lourd où l’on sent sourdre une personnalité plate, sournoise, vaniteuse, une méchanceté, une cruauté, que la bêtise du tout dissimule. À quinze ans, Daniel y avait goûté des délices démesurés, et que de soirs il y rêva