Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/201

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qui suis venu sans sève sur cette terre et qui n’ai point péché et qui dois mourir, je vous pardonne… Ainsi soit-il !

Il se félicita lugubrement de ce que la douleur de voir Clotilde aimer Hugues l’eût mené à cette haute rêverie où il triomphait de toute haine et de toute méchanceté. C’était par l’ami, par la femme qu’était venue la plus forte crise de résignation qu’il eût connue encore :

— Allez, Hugues, je ne suis plus sur votre route que pour vous aider !

Moins débile, il reprit la brochure. Son défi au néant s’accentua, un de ces sombres et pitoyables sarcasmes qu’eurent les stoïques, effleura son âme. Lentement, attentivement, il se mit à barrer davantage chacun des Je effacés naguère, il les rendit invisibles.

Et il lui sembla se rayer du monde.