Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/225

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Gravière, auprès d’une fenêtre. Un canard volait sur un étang long, parmi des arbres aux branches trempantes (des saules de Babylone ?). Lui, Daniel, riait ou souriait : il sentait, sans parole, une joie et une beauté dans les choses :

— Oh ! c’est aussi doux, aussi loin…, aussi religieusement mystérieux que le périple d’Hannon le Carthaginois…

Il eut peur tout à coup. Il écouta. Il entendit Paris bruire au loin, dans une pulsation cotonneuse :

— Oui, j’ai peur… J’ai eu tort de vouloir rester seul…

L’étouffement persista, avec un sentiment de défaillance. Cependant sa mémoire continuait de rouler des faits, des pensées, des paroles, avec une abondance singulière :

— Est-ce enfin l’heure finale ? Jamais,