Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/91

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Le premier ressuscita une après-midi d’automne, en un jardin de cloître. Clotilde y flottait dans une étoffe semblable de couleur à un grand nuage au zénith dont il tombait, par dix minutes, une fine bruine. À côté d’elle, une autre vierge, moins frêle, au col étincelant, dont la démarche musicale promettait la sérénité, le délice paisible. Dans l’interstice des pommiers vermoulus, des fenêtres, des vitres verdies par l’âge, le souvenir de cénobites comme des esprits de solitaires rôdant sur le sol sans gravier, où les pas s’étouffent.

Daniel ne savait laquelle des deux promeneuses choisir, pris du double amour où l’âme polygame se délecte. Il rêvait terminer là son destin, comme dans une île, fouiller les terres environnantes, faire pas à pas, coup de pioche à