Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des troncs et les filets ténus des ramilles. Au loin, les vapeurs formaient un voile bleu où des sapins se tenaient raides et funèbres.

Des centaines de moineaux se baignaient, fous de la tiédeur du jour. Ils se plongeaient dans l’eau, frénétiques, hérissant avec grâce leurs plumes, se secouaient, oublieux déjà de l’automne. On les voyait surgir de partout, par grandes bandes jacasseuses, des ormes, des peupliers, des bouleaux, de l’ombre des houx. Cette multitude de petites bêtes rousses, le calme triste de l’endroit parurent émouvoir Mary profondément.