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Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/11

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jeune et vivace suggère. Elle était sensitive : des crises d’angoisse la saisissaient à la gorge, suivies d’affreuses palpitations.

Depuis un moment le chien aboyait et grondait par intervalles. Ce n’était pas un animal craintif ni étourdi. Il signalait les passants d’un aboi bref ; il insistait quand quelqu’un pénétrait dans la cour. Catherine l’avait déchaîné, Denise le voyait rôder autour de la muraille de clôture et flairer au bas de la porte. C’était un chien trapu, au pelage jaune, aux babines épaisses, un peu lourd, un peu vieux. Il avait le nez encore bon et l’ouïe très fine. Son agitation était visible.

La jeune fille descendit dans la cour et dit, à mi-voix :

— Qu’y a-t-il, Jaguar ?

Jaguar vint poser son mufle contre la jupe de Denise. Il levait vers elle des yeux sauvages et fidèles. Elle lui caressa le crâne…

— Eh bien, Jaguar ?