Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désormais nuisibles à tout le monde… et je me suis assuré son silence par le payement d’une rente… Comme elle était cupide, l’argent contenait le remords… Tout de même, le remords la tourmentait… Elle vint me trouver, il y a quelques semaines et me déclara qu’elle était décidée à faire des révélations… soit à Mme de Terrenoire… soit à Mlle de Morneuse… Pour ce qui regardait Mme de Terrenoire, le péril n’était pas imminent : la duchesse était en Égypte atteinte d’une maladie incurable. D’après les nouvelles qui m’étaient parvenues récemment, elle arrivait au terme de son mal : il était impossible qu’elle vécût plus de trois mois. De Mlle de Morneuse, au contraire, je pouvais tout craindre. Presque à coup sûr, elle désirerait voir sa mère… et la seule apparition de cette jeune fille eût certifié à Mme de Terrenoire la véracité des révélations, Que faire ? J’hésitai pendant plusieurs jours. Si je me décidai, c’est en grande partie, parce que je me persuadai