Page:Rosny aîné - Au château des loups rouges, 1929.djvu/226

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arrêtée sous des chênes, elle entendit un pas furtif et elle vit Guillaume à quelques pas d’elle. Il la regardait avec ravissement.

Alors, elle revécut, sans amertume, avec une sorte d’attendrissement, son aventure. Surtout, elle se souvint de toutes les phases du dévouement de Guillaume ; de cette nuit où une barque les emportait dans les ténèbres des rocs.

Son cœur fut plein d’une émotion très douce.

Lui, cependant, s’était avancé. Il tenait à la main des violettes cueillies dans le bois, et qu’il tendit à la jeune fille avec un frémissement… Elle les prit sans hésitation, elle murmura :

— Est-ce donc pour moi que vous les avez cueillies ?

— Pour qui aurais-je pu les cueillir ? dit-il avec une ardeur timide… Toute fleur me fait songer à vous… la fée des fleurs !

Elle tressaillit. Mieux encore que naguère,