Page:Rosny aîné - Dans les étoiles, 1919.djvu/15

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il me suivait avec des menaces : j’évitais ainsi de véritables cataclysmes. L’accès terminé, il était saisi d’un repentir farouche et, taciturne, il s’enfermait des heures ou des jours ; mais, d’ailleurs, il ne s’excusa jamais. J’eus, dès la première fois, plus de pitié que de colère : c’est par là surtout qu’il m’aima. Non qu’il en fût touché pendant l’accès : tout au contraire, il s’en irritait davantage, si bien que, par la suite, je me forçai à demeurer imperturbable. Mais il y réfléchissait plus tard et me témoignait, indirectement, la plus vive reconnaissance.

Il voyait bien que nul sentiment mercenaire ne se mêlait à la patience dont je m’armais pour recevoir ses injures, et que j’eusse agi de même avec un