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cartes, regardait dans les mains et étudiait le marc de café. La clientèle ne faisait jamais défaut. Elle augmentait même ; ma tante était forcée de refuser du monde…
D’abord, cela me remplit d’orgueil. Je savais que ma tante voyait l’avenir, ce qui l’assimilait dans mon esprit à un prophète. Je l’aurais volontiers écrit sur mon chapeau, mais elle m’avait prié de ne parler d’elle à personne, et je lui obéissais scrupuleusement. Toutefois, le secret ne tarda pas à se répandre, et un jour je m’entendis dire injurieusement, en plein préau :
— Graine de sorcière !
Celui qui m’injuriait était un garçon d’une force et d’une combativité redoutables. Un cercle se forma autour de