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Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/128

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s’était accompli le drame. C’était sa forêt, sauvage et vénérable, âpre et douce : il ne pouvait concevoir qu’elle eût été funeste à Francisca.

Il dit soudain :

— Qu’est-ce que tu crois ?

Car, comme beaucoup d’hommes énergiques, il avait confiance dans l’intuition féminine. Elle hésitait. Craignant également de le désespérer et de lui préparer une déception, elle prit un moyen terme.

— Les chances sont grandes ! Songe que sa trace est perdue… que rien, absolument rien, n’indique qu’elle ait péri dans la forêt.

Il ne demandait qu’à se laisser piper par l’espoir ; un besoin d’action s’élevait en lui, si âpre et si violent qu’il ne devait céder que devant la pire évidence.

— Y a-t-il ou n’y a-t-il pas connexité entre la lettre de la veuve de Ramon et la disparition de Francisca ?… Et quelle connexité ? Je ne puis croire que cette femme ait écrit à