Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/140

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— Tu m’as dit, Simone, que Martial devait visiter ce soir les Trois-Sources ?

— Oui.

— J’y vais. Il faut que la forêt me dise son secret.

Une foi soudaine lui était venue, inspirée par sa jeunesse, par son amour, par la nuit d’été, par cette ferveur qui anime les hommes d’action et sans laquelle notre race se mourrait de lassitude et de découragement.

— N’y va pas seul ! s’écria la jeune fille.

Il hésita, contrarié. Tout autre compagnon que Martial lui était désagréable : il désirait courir librement dans sa forêt ; il y démêlerait mieux ce qu’il lui fallait faire. Toutefois, pour ne pas contrarier Simone, il allait céder, lorsque des abois s’entendirent au fond du parc. Quelques minutes plus tard, deux corps fauves, deux silhouettes de loup s’esquissèrent à l’orée :

— Loup-Garou ! cria Michel… Dévorant !

Les bêtes agiles accouraient en grondant, car