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XIV


Michel serra vivement la main de l’errant et celui-ci rendit l’étreinte avec une joie évidente mais sans timidité. Une âpre affection unissait ces deux hommes. Leurs mentalités, si dissemblables dans l’ensemble, se rejoignaient dans une même passion pour la forêt. Ils avaient vécu ensemble dans le pays des arbres, par le vent, par la pluie, par le soleil, par les nuits sans astres, par les matins exaltants de l’avrillée, par les divins étés, l’automne rousse et les grands hivers blancs. Personne ne connaissait aussi bien que Michel l’âme sauvage de Martial.