Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/149

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coupée d’îlots asséchés ; ceux qui s’y engageaient n’avaient que la ressource de rejoindre la rive. Il y existait pourtant une sorte de chaussée étroite par où des hommes avertis pouvaient rejoindre la terre ferme. C’était à la corne nord de la tourbière. Une crête de granit s’y dressait, de ci de-là interrompue ; les habitants du pays avaient jeté des ponceaux sommaires pour assurer sa continuité. Si le bandit découvrait cette issue, l’étroitesse de la chaussée lui donnerait de grands avantages, et si, par surcroît, il avait l’idée de démolir un ponceau, — chose facile, — il prendrait une avance considérable, car il faudrait le poursuivre en contournant la corne. Aussi, de commun accord, le détective, Michel et Martial avaient résolu de faire couper cette ligne de retraite ; dans ce moment même, trois hommes vigoureux se glissaient parmi les saules et les roseaux.

— Nos hommes approchent du but, remarqua Michel, qui maniait à son tour la longue-vue ; avant un quart d’heure, nous pourrons agir.