Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/16

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jarrets et du souffle. Au bout d’un quart d’heure, ayant dépassé les granits, elle entrait dans la futaie épaisse.

C’était presque la sylve vierge, la force libre des végétaux. À cause de la difficulté des transports, ce terroir demeurait farouche. Des chênes du temps de Louis XIII y croissaient parmi des arbres plus jeunes, des troncs pourris par les parasites ou incendiés par la foudre.

Francisca sentit qu’elle avait de l’avance. Elle connaissait la route : toute sa volonté tendait vers la maison d’un garde-chasse, là-bas, où elle rencontrerait peut-être de l’aide. Mais il s’en fallait bien encore de quatre kilomètres !

Avant de s’élancer au travers d’une combe, elle se retourna, elle épia le sous-bois. Elle ne vit rien, elle n’entendit rien : la chance se dessinait-elle en sa faveur ? Mais un coup de sifflet strida, auquel deux autres répondirent. Si les derniers semblaient venir de loin, le premier se révélait assez proche…

— L’un des bandits est sur ma trace !…