Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/174

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— Dites la vérité ! clama Michel.

— Je sais rien !

— Vous savez tout !

Cet interrogatoire aurait rempli Duguay d’une gaieté douce. Mais Michel avait pour lui la mystérieuse influence, le prestige énigmatique qui trouble les primitifs. Le malandrin baissait la tête. Il avait encore dans les oreilles la menace de Vaugelade : « Si elle est morte, vous mourrez ! » À cause de la brutalité de sa nature, il croyait le vainqueur capable d’une fureur meurtrière.

— Qu’est-ce que vous voulez savoir ? bégaya-t-il.

— Est-elle morte ? demanda Michel avec tremblement…

Le drille hésita quelques secondes encore. Puis, il vit les preuves accumulées. Il était affaibli, presque épuisé, il se méfiait de Tenaille et de Courte-Échelle, il se méfiait de tout l’inconnu et presque de soi-même :

— Je sais pas ! dit-il. J’en jure que j’sais