Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle venait d’ouvrir les yeux ; ces grands yeux d’ombre et de lumière semblaient encore à demi voilés par un songe.

— Doucement !… Tout doucement ! murmura Madeleine.

Simone se dirigea vers le lit de son pas léger jusqu’à ce qu’elle fût auprès de la jeune femme. D’abord, l’œil de Francisca demeura vague, puis, une lueur y parut, puis une tendresse inquiète et craintive,

— C’est moi, marraine, fit tout bas Mlle de Vaugelade. C’est moi, Simone…

Le regard dont elle enveloppait Francisca calmait un peu la malade. Michel, entraîné par une impulsion irrésistible, s’avança à son tour : un trouble formidable soulevait sa poitrine, ses yeux de feu se fixèrent passionnément sur Mme de Escalante. Ce regard de passion et de prière agissait comme une force matérielle. Les paupières de Francisca palpitaient ; elle balbutia d’une voix lointaine :

— Michel !… C’est Michel !