Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces effondrements d’être où toute volonté s’abîme. Et l’inspecteur, sentant qu’il avait devant lui une créature superstitieuse, chuchota mystérieusement :

— Quand l’heure est venue, personne ne peut échapper à son sort.

Costanza poussa une plainte sinistre, s’affaissa dans son fauteuil ; elle n’avait pas besoin d’avouer ; sa personne tout entière la dénonçait… Une lassitude sans bornes la livrait au Destin.

— Soit ! murmura-t-elle. Aussi bien, je ne pouvais plus vivre ainsi.

Elle tordait ses mains ascétiques ; une nouvelle sorte de terreur fit vaciller ses prunelles, une terreur mêlée d’une immense tendresse et d’une honte mortelle.

— Micaëla ! soupira-t-elle.

Elle élevait vers Simone des mains suppliantes.

— Ayez pitié de moi ! Ou plutôt, non, pas de pitié pour moi : elle est inutile — et elle serait