Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/95

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rent. Il recula et biaisa, rentra de nouveau dans le pare et en rejaillit cent mètres plus loin, haletant, avec un grondement où se mêlaient la fatigue, la colère et la menace…

Un moment plus tard, il était cerné. Deux hommes gardaient la lisière ; un troisième se dressait sur la pelouse ; un quatrième, revolver au poing, accourait vers le château d’eau. C’est sur ce dernier que se précipita le fugitif. Les deux hommes se rencontrèrent à quelques mètres de la rive…

— Rends-toi ! cria le personnage au revolver.

D’un geste imprévu, geste d’ours aussi rapide qu’un geste de léopard, l’autre rejeta l’arme tournée contre sa poitrine et saisit son adversaire aux épaules. Il le souleva comme un enfant, le balança au-dessus de l’eau où il parut vouloir le lancer. Mais, se ravisant, il se tourna vers les trois autres hommes qui accouraient à vive allure. La scène fut prodigieusement brève… Le fugitif précipita l’homme au revolver contre le premier arrivant, bondit,