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Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/11

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L’un des petits ayant ri, l’autre rit à son tour. C’étaient les enfants de Marie, tandis que Marcelle et Manuel venaient d’un premier mariage. Tous deux avaient la même grâce du Nord, des teints de rose blanche, des yeux de gentiane et de très petites bouches cerise.

— Oh ! cria l’aîné… un papillon sur le trottoir de mon assiette !

Il y eut de la joie dans les âmes. Le papillon, une noctuelle aux ailes de chimère, se mit à voler autour de la lampe électrique. Il tournait, fou, ivre, frénétique, image falote de la vie.

— Il y a cinq jours que la Bertha nous laisse tranquilles, remarqua le père.

La mère toucha du bois ; Marcelle dit :

— Il paraît que nos artilleurs l’ont démolie.

— N’en croyez rien, fit Marie… Et puis