Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/140

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vivre ? Ils étaient si bien ensemble ! Avec lui, même les malheurs avaient de la grâce… Et, maintenant ! Elle élevait la prière affolée des créatures qui ne peuvent se résigner à l’absence d’autres créatures !

Marcelle demeurait conquérante. Elle connaissait l’élégance des jeunes rameaux, la furtive beauté des mésanges, le charme du nuage perle et argent, l’enveloppante volupté de cet air où les végétaux versaient à flots leurs parcelles amoureuses. Mais elle songeait surtout à la lutte, à la nécessité de vaincre, et les calculs se mêlaient à la voix embaumée des ramures…

— La nature ! exclamait Maréchal. Qu’est-ce que nous sommes ? Rien… La force est là… Sans l’arbre, sans l’herbe, nous voilà morts ! Eux savent prendre