Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/144

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épiait la teinte rose qui se répandait sur le visage de la jeune fille et la lueur changeante des yeux.

— Il faut que je vous confie un secret ! dit-il enfin.

— Ah ! fit-elle, ébahie.

— J’aurais voulu que vous le deviniez.

— N’y comptez point… Je n’ai pas la moindre idée de votre secret.

— Je le vois bien ! reprit-il en soupirant. Et qui sait, si je n’ai pas tort de vous en faire part ? Mais j’ai peur que quelqu’un ne me devance… Ne m’en veuillez pas, Marcelle, je vous aime !

C’est vrai qu’elle ne s’y attendait point. Elle le regarda attentivement :

— Êtes-vous sûr que ce soit sérieux ?

— Follement sérieux, Marcelle.

— Follement, oui… Cher Pierre, je n’y crois pas beaucoup. Vous êtes loyal, mais vous vous laissez aller aux chimères.