Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/179

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Marcelle avec un grand rire. Comme tu me connais mal.

Elle aspira, avec une sensualité triomphante, une gorgée de café :

— J’aime la victoire et j’aime ma race, dit-elle. Ce que je fais pour les miens, je le fais pour moi. L’idée qu’ils pourraient souffrir, l’idée surtout qu’ils pourraient être humiliés, me remplit d’horreur. Je ne puis avoir aucun bonheur, s’ils sont malheureux. Et, de vaincre pour eux, me remplit d’orgueil.

— C’est bien vrai que tu as l’âme d’un chef ! murmura Marie… d’un chef plein de courage et de générosité.

On n’avait pas entendu sonner. L’oncle Maréchal venait d’entrer. Il écoutait les deux femmes, immobile, près de la porte.

— C’est la sainte vérité ! appuya-t-il. Marcelle est le chef de la famille… un vrai chef… comme nous n’en pouvions