Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/21

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— Quand ? Et pourquoi ?

— Nous vaincrons. Nous avons la force morale.

— Pas même !

Le visage de la vieille dame exprima une amertume insondable.

Dans le silence, tous écoutèrent. On n’entendait plus que le tir de barrage. Personne ne songeait à l’étrangeté de cette scène, que soulignaient les lueurs indigentes des bougies et des lampes à essence.

À force de se rencontrer dans la cave, tous s’étaient familiarisés avec les alertes. C’était devenu un épisode banal, mêlé à la destinée humaine comme la grippe, l’entérite et les rhumatismes. Ils s’ennuyaient.

La vieille dame et Jean redoutaient l’humidité plus que les bombes ; Marie s’inquiétait du sommeil retardé des pe-