Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/31

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Marie tentait de réchauffer les mains qui étaient froides ; elle cria :

— Manuel, va chercher le docteur… Marcelle, de l’eau chaude… le flacon de sels qui est sur ma toilette !

Manuel mit un baiser sur la main de son père et s’en alla, suivi de Marcelle.

Dans le couloir, la sœur étreignit violemment son frère. Entre eux, aussi, la tendresse était puissante — celle de Marcelle impérative, celle de Manuel ingénue — car il avait, comme son père, un bon cerveau, bien construit, une mentalité simple, droite, mystique et exagérément confiante : un jeune chien !… disait Marie.

Dans la rue médiévale, où les lampadaires jetaient des lueurs de veilleuses et que la lune dévorée par un gros nuage, poudrait d’une phosphorescence, Manuel s’en allait plein d’épouvante.