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Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/46

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— Vous faire tous libres, mère chérie… être libre moi-même !

Marie tourna vers elle un visage anxieux. Elle redoutait le caractère de la petite, son énergie, son opiniâtreté, surtout son audace :

— Libres ! soupira-t-elle. Est-on jamais libre ! Et puis, quelle aventure !…

— Est-ce vraiment une aventure ? Au milieu de tous ces êtres mous, on doit pouvoir creuser sa route. N’as-tu pas remarqué combien peu de gens ont du courage et de l’initiative ?

Comme toujours, Marcelle surprenait sa belle-mère. Des deux, c’est invariablement l’adolescente qui décelait une vue plus vaste ou plus profonde des choses, mais, selon Marie, avec des impulsions dangereuses.

— Vois-tu, reprit Marcelle, je voudrais que rien ne fût changé à ta vie ni à la