Page:Rosny aîné - La Jeune Aventureuse, 1928.djvu/97

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Surtout la durée l’effrayait qui, naguère encore, lui semblait presque négligeable. Aujourd’hui, elle concevait en profondeur combien les entreprises humaines dépendent du temps. Elle croyait encore fermement à la logique de son entreprise, mais elle mesurait les étapes, elle sentait que la défaite ou la victoire dépendrait des échéances.

À la maison, l’atmosphère triomphale la ranima. Les deux garçons attachaient fiévreusement de petits drapeaux aux fenêtres. Les cloches, plus prochaines, faisaient chanter les vitres et baignaient Marie de joie.

Manuel rentra dans un bouleversement d’enthousiasme.

— L’an mille est passé ! Les hommes ne périront pas ! Et demain, il n’y aura plus de patrie.