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Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/342

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CONTES. — DEUXIÈME SÉRIE

qu’ils aient de l’air, une nourriture suffisante, un bon estomac et l’imagination droite, sont toujours assez belles. Richard grandit joyeusement sous la protection du menuisier et en compagnie de la petite Caroline. Il eut, comme son père adoptif l’avait promis, un métier « distingué », il devint un excellent dessinateur, avec des dispositions marquées pour l’architecture. Un maigre héritage le mena en Égypte, où une série d’entreprises le conduisirent à la fortune. Quand il revint de là-bas, il eût pu reprendre son rang dans le monde, aussi naturellement qu’un poisson dans une rivière, et épouser quelque fille de condition, jolie et bien rentée ; mais il revit Caroline, il la trouva « en forme » pour devenir la mère de ses enfants. Cette Caroline a l’âme de son père le menuisier, une âme intrépide, patiente, infiniment sûre et généreuse : c’est de quoi rendre un homme heureux — et pas d’un bonheur en baudruche !