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Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/373

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DES AILES !

l’étoile Vénus, vers le couchant blême, vers la terre de France :

— Tu vois, murmurait tendrement Vallery… les ailes sont venues !

Hans était sorti du château au moment où les serviteurs donnaient l’alarme. Trop tard. L’aéroplane avait repris son vol. On le voyait qui planait, qui montait, comme un condor démesuré et qui, enfin, prenait sa direction. L’Alsacien jeta son cigare avec fureur et épuisa une magnifique réserve de jurons. Puis, il garda un long silence, les bras croisés, les yeux fixés vers la région où avait disparu la machine. Soudain, il se mit à rire, d’un gros rire où revenait sa bonne humeur goguenarde :

— C’est un gaillard, au moins !… Et qui sait si ce n’est pas un symbole ! Peut-être un jour…

Un rêve qu’il cachait au fond de son cœur s’épanouit doucement, tandis que l’étoile Vesper allait se perdre dans l’Occident profond.

FIN