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LA MORT DE LA TERRE

tabilité continuelle de l’état magnétique. Cette instabilité et cette complication sont telles que les chercheurs les plus opiniâtres ont dû renoncer à y appliquer, non pas même des lois, mais seulement des règles approximatives. C’est vraisemblablement là qu’il faut voir la manifestation dominante de la vie ferromagnétique. Lorsqu’une conscience supérieure se décèlera dans le nouveau règne, je pense qu’elle reflétera surtout cet étrange phénomène ou, plutôt, qu’elle en sera l’épanouissement. En attendant, si la conscience des ferromagnétaux existe, elle est encore élémentaire. Ils sont à la période où le soin de la multiplication domine tout. Néanmoins, ils ont déjà subi quelques transformations importantes. Les écrivains de l’âge radio-actif nous font voir chaque individu composé de trois groupes, avec tendance marquée, dans chaque groupe, à la forme hélicoïde. Ils ne peuvent, à cette époque, parcourir plus de cinq ou six centimètres par vingt-quatre heures ; lorsqu’on déforme leurs agglomérations, ils mettent plusieurs semaines à les reformer. Actuellement, comme on l’a dit, ils arrivent à franchir deux mètres par heure. De plus, ils comportent des agglomérations de trois, cinq, sept et même neuf groupes, la forme des groupes revêtant une grande variété. Un groupe, composé d’un nombre considérable de corpuscules ferromagnétiques, ne peut subsister solitaire : il faut qu’il soit complété par deux, par quatre, six ou huit autres groupes. Une série de