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sa victoire. Là-bas, aux Terres-Rouges, la vie l’attirait, fraîche et charmante. Non, il ne voulait pas périr ; il voulait voir longtemps encore les aurores et les crépuscules ; il voulait combattre les forces mystérieuses.

Et, rappelant sa volonté dormante, d’un effort terrible, il tenta de se redresser.

VII

L’eau, mère de la vie

Au matin, Arva ne soupçonna point l’absence de Targ. Il s’était surmené la veille : sans doute, recru de fatigue, prolongeait-il son repos. Pourtant, après deux heures d’attente, elle s’étonna. Et elle finit par frapper à la cloison de la chambre que le veilleur avait choisie. Rien ne répondit. Peut-être était-il sorti alors qu’elle dormait ? Elle frappa encore, puis elle poussa sur le commutateur de la porte : celle-ci, en s’enroulant, découvrit une chambre vide.

La jeune fille y entra et vit toutes choses disposées en bon ordre : le lit d’arcum était relevé contre la muraille, les objets de toilette intacts ; rien n’annonçait la présence récente d’un homme. Et quelque appréhension serra le cœur de la visiteuse.

Elle alla trouver Manô ; tous deux interrogèrent